Le ski est l’activité sportive préférée des Français pendant les vacances d’hiver, ce serait bien dommage de la voir disparaître, non ? Le changement climatique fait fondre ce terrain de jeu. Le monde du ski planche sur les solutions d’avenir des sports d’hiver… sans neige.
Tous les massifs montagneux ne seront pas logés à la même enseigne, concernant les précipitations. Les Pyrénées subiront une perte de 7 % de neige par décennie, quant aux Alpes du Sud, elles seront plus impactées avec une baisse de 20% sur la même période. Si les températures augmentent de 2°C, ce sont plus de 50% des stations qui seront concernées par le manque d’enneigement. Si les températures augmentent de plus de 4°C, 98% des stations de ski pourraient manquer de neige et risqueraient de fermer.
La station d’Iraty (1300 à 1500 m d’altitude), située au Pays basque, a déjà fait les frais du changement climatique. Le ski alpin ne représentait plus que 1 % du chiffre d’affaires de la station. Le domaine alpin étant devenu impraticable, elle s’est réfugiée dans les activités nordiques. Le temps est compté, les stations doivent trouver des alternatives pour repenser les sports d’hiver.
Pour réduire les coûts, les stations ont pris des mesures, comme diminuer le nombre de remontées mécaniques. Des subventions de l’État sont mises en place pour aider les stations de ski, ces aides représentent 23 % du chiffre d’affaires des petites et moyennes stations.
Les canons à neige ont donné un coup de pouce aux nuages dès les années 1950 pour gonfler le volume de flocons. Soixante-dix ans plus tard, ils se sont répandus sur toutes les pistes, mais se sont fait rattraper pas la chaleur. Il est impossible de les utiliser avec des températures positives. Sans parler du CO2 qu’ils produisent et qui contribue à augmenter l’effet de serre.
Le coup de gueule de Martin Fourcade
Martin Fourcade, multiple champion olympique, biathlète à la retraite et grand défenseur de l’environnement, critique sur les réseaux sociaux le choix de l’international biathlon union (IBU) de se rendre à Oberhof en Allemagne pour la Coupe du monde de biathlon en 2024. À la suite des mauvaises conditions météorologiques, l’IBU avait décidé de produire de la neige de culture pour maintenir les épreuves. « Combien d’années à répandre de la neige artificielle (produite dans un grand frigo) sur des sols détrempés […], il est peut-être temps de choisir un lieu correspondant à notre époque. » Selon Martin Fourcade, il est nécessaire de prendre conscience de l’aberration des canons à neige.
Rédigé par Bastien LAVEST, Pauline ORUS et Lucie JANISSET
